Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie, Voile, Voyage,
Vie, Voile, Voyage,
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Vie, Voile, Voyage,
Pages
Visiteurs
Depuis la création 10 018
18 septembre 2018

Hustadvika-Ona

J'avoue que je redoutais un peu l'étape suivante dans ces conditions instables et contraires. La distance est sensiblement la même en ligne droite, 17 miles nautiques mais au prés on fait plus du double et moins vite quand on a la houle de face qui ralentit le voilier. J'avoue aussi que d'avoir raconté nos émotions à Gaud et Héloïse puis à Guillaume qui nous a appelé avec Laure et Flavie, m'a rassurée. Flavie a appris à l'école qu'elle" va avoir les dents qui bougent en grande section et qu'aprés elle aura des dents de grande à la place", Laure nous dit qu'elles ont mangé à côté l'une de l'autre à la cantine et Flavie que c'était bon et qu'elle en a redemandé

Le lendemain matin l'arrosage du jardinier du ciel est en cours et nous travaillons à l'intérieur. Le jardin sèche légèrement et il faut avancer un peu tous les jours, donc cap sur Ona. A la sortie nous hissons la grand voile en gardant deux ris et sous trinquette le chenalage nous parait simple car en route vers l'ouest le vent est favorable puis nous précisons  le cap sud-ouest au 220° et là c'est autre chose, sur un bord nous sommes au 307° et sur l'autre au 167°, mais nous avons appelé le soleil et il est là...il semble même nous suivre dans nos virements de bord car  il y a toujours des grands coups de pinceau azur au dessus de nous et notre étoile nous réchauffe. Tantôt à babord, tantôt à tribord Ona se rapproche petit à petit, tribord amure nous n'avons pas la houle de face et nous approchons de la côte qu'il est toujours agréable de contempler, babord amure nous allons vers le large et l'on goûte la navigation. Maintenant que j'ai compris que le coup de trafalgar que nous avons eu hier est lié au coin et aux  "gusts" qui descendent des montagnes j'ai confiance, on sait à quoi s'attendre même si la leçon porte, en mer il faut toujours être en éveil, les forces en jeu sont importantes et il y a des règles à bien respecter. Le dernier bord au large nous permet de relever Ona au 170° et nous virons une dernière fois pour entrer dans le chenal Nord large et facile, nous arrivons vite en face de l'entrée du port sur notre droite. Nous roulons la trinquette puis affalons la grand voile et au moteur franchissons les jetées. Nous accostons au fond du port devant un autre voilier sous pavillon allemand, il est 17h. Le ciel en partie dégagé nous permet un tour de l'ile à pied, encore une fois une île avec beaucoup de charme, un peu de relief, une collinette avec un phare rouge à son sommet, le village assis à ses pieds comprend les maisons en bois peints de toutes les couleurs, une boutique de souvenirs, et deux artisans potiers, un café, tout est fermé à cette heure. Sur la deuxième île toute proche reliée par un vieux pont et un nouveau sur lequel passe la route il y a un hameau et un autre petit port pour canots de pêche, des bois de sapins, une tour chapelle blanche qui veille sur le cimetière étalé au bord de la mer, pierres blanches dressées comme autant de petites voiles voguant sur une étendue verte.  Il y a sur l'île encore une dizaine de permanents nous dit un saisonnier rencontré sur la jetée qui revient pour le we chercher des affaires et fermer sa maison, Ona est plus grande que Grip ou Halten, la ballade dure deux heures et nous rentrons avant le prochain baptême. Le ponton visiteurs est juste derrière la jetée Ouest, trés haute car elle abrite à elle toute seule le port sur cette façade et lors de grandes tempêtes il arrive que la mer surfe sur elle. Ce soir ce n'est pas le cas mais le vent de sud-ouest fait des pointes à 38 noeuds et notre gréement siffle, cogne et fais un boucan pas possible, le bateau vibre sous les assauts des rafales...Je n'aime pas beaucoup ça et n'arrive pas à m'endormir si bien que je finis par réveiller Michel qui grogne un peu,"ce n'est rien, ce sont les drisses qui heurtent le mat"... puis il me rassure en allant en short sous la pluie accrocher la drisse de génois dans le balcon avant...c'est tout de suite plus calme, je le remercie bien...est ce que le vent s'adoucit ensuite je ne sais pas...

P9150176

 

P9150172

P9150175

 

IMG_7852

 

Le 15 septembre,  avec une amarre que Michel vire sur notre winch arrière babord nous aidons nos voisins à partir car leur voilier n'a pas de propulseur d'étrave et le décoller du ponton est difficile. Ils montent sur Bronnoysund où ils hivernent leur bateau. Nous quittons aussi la jolie Ona cap vers Alesund sans trop savoir quelle distance nous pourrons parcourir. Le ciel nous abreuve d'ondées et de seaux de granules homéopathiques réfrigérées, mais le vent a la délicatesse d'être d'Ouest et toujours au prés serré nous avons la bonne surprise d'être presque au cap...Bon à un moment le vent mollit et notre moyenne baisse sensiblement, et nous tirons à nouveau un bord,  nous sommes tentés de râler mais une devinette me vient: " si on est pas dans le temps de content, qu'est ce qu'on est ? On est con !";) (con-temps), humour tu nous sauves et le vent revient et nous sommes au cap si bien que nous passons le goulet entre Lepsoya et le Mainland et nous arrêtons à Søvic un peu plus au Sud et à l'Est. Soirée et nuit bien hydratées, le matin un soleil voilé mais visible nous suffit pour un bain, aprés 4 jours cela fait du bien.

IMG_5749

Le 16 septembre le vent est dEst et nous permet de descendre tranquillemen, on laisse Godoya à tribord et on arrivera à Ulsteinvic vers 17h. Vers 22h un voileux venu renforcer l'amarrage de son bateau nous aide à avancer le notre, sous une douche pression, pour que nous soyons mieux protégés car les vents seront forts cette nuit. Le lendemain nous allons en reconnaissance voir la marina où nous allons hiverner la Gazelle. Il y a un autre ovni francais "Flocon de mer"déjà sorti de l'eau. Par leur blog j'essaie de prendre contact avec ses propriétaires.  

IMG_5738

 je raconte au jour le jour nos navigations et nos visites, je ressens ces journées, comme des méditations, des prières de gratitude ou comme l'interprétation d'une partition dans le sens où une oeuvre magistrale est là, la nature, les éléments, les îles, les hommes et leurs constructions, les découvrir est comme un art  qui exprime ce chef d'oeuvre l'anime comme le piano et le pianiste animent les notes écrites signes noirs sur blanc et  se font les traducteurs du génie du compositeur

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Effectivement, wouahou!!
Répondre
M
Quel travail ....je suis admiratif devant la chronologie et la précision du texte qui, je pense, relate fidèlement le déroulement de nos journées de voyage si prenantes<br /> <br /> En attendant la suite......
Répondre
Publicité