On entame la descente vers le sud

23 aout 

Le soir du départ des jeunes la pluie incessante et le fort vent du lendemain matin nous scotchaient au ponton. Le temps de quelques shopping la météo s’est légèrement adoucie et nous avons pu mettre les voiles vers 16h30 cap sur KrokHolmen en tirant des bords serrés, dans une mer un peu formée et sous les averses  mais heureux de retrouver le large après deux jours en ville. Nous  saluons au passage la jolie Bliksvaer qui nous tend les bras mais nous préférions avancer un peu plus et découvrir un autre site au demeurant très beau également. L’approche est un peu sportive entre les îlots et rochers, le balisage nécessite une bonne interprétation, on longe l’ile à tribord vers le sud pour aller chercher l’entrée du chenal et remonter ensuite légèrement vers le nord. On laisse l’ile principale Sørarnoy à gauche, on contourne de nombreuses fishfarms et notre destination se découvre au dernier moment tant l’entrée est étroite. Pittoresque ce grand ponton au pied d’une jolie bâtisse rouge dans une anse presque fermée et déserte. Le ciel chargé ne nous empêche pas de prendre un long bain le lendemain matin puis de remettre le cap vers le sud direction Rodoya. Un bon vent de travers sur une mer plate entourée d’archipels nous propulse. De loin on aperçoit la grande voile effilée du relief de Rodoya, de prés il s’agit plutôt d’un grand phoque de pierre de profil la tête fièrement dressée, on le laisse à bâbord en arrivant par le chenal du nord, on glisse doucement au milieu des îlots, des perches balisent le passage et environ au milieu de l’île une tourelle sur une pointe rocheuse à gauche indique le chenal d’entrée vers la rade où sont installés les quais des pêcheurs et des pontons. L’endroit est magnifique cerclé de hautes montagnes, le bord de mer est balnéaire même sous un ciel gris. Il est 20h lorsque nous sommes amarrés et Michel est très tenté d’aller voir le restaurant de l’hôtel Klokkergarden installé dans une ravissante vieille maison tout en bois qui parade non loin de la berge. La pièce est très cosy avec de beaux tableaux au mur, l’accueil convivial, il n’y a pas grand monde car la saison se termine et la journée en mer nous incline à nous reposer le temps d’un diner dans cet atmosphère chaude et pittoresque. La serveuse nous conseille du renne et c’est savoureux, à défaut d’en voir je me régale de leur chair en les remerciant sincèrement !

Le 25 août il pleut averse et nous restons au chaud dans notre carré renonçant a notre  randonnée à terre nous prenons le temps d’écrire des mails et de répondre à d’autres. Vers midi une éclaircie me permet un bon bain et revigorée je suis d’accord avec Michel pour poursuivre notre route  vers l’île Hugla en face de Nesna. La navigation est belle au milieu de ces milliers d’île et îlots mais difficile avec les averses et les bourrasques de vent qui tourbillonnent et les rafales qui tombent des montagnes.  Il faut fréquemment rouler du génois pour diminuer la voilure voire prendre un ris c’est à dire réduire la grand voile puis à nouveau tout ressortir, ou border les voiles car tout d’un coup le vent vient de face entre deux iles rapprochées. Nous franchissons le cercle arctique dans l'autre sens comptant trouver plus sud des températures plus clémentes. Nous avons trouvé une anse entre Hugla et Vikholmenn bien protégée par une digue qui relie les deux et nous avons le plaisir de découvrir un ponton visiteur dans le petit port situé tout au fond. 

Le 26 il fait meilleur, nous trainons un peu au soleil après un bain et discutons avec des  norvégiens qui attendent le ferry pour rentrer "on mainland". Ils ont une « cabin » sur l’île  pour les vacances et les we, leur ile est sauvage, il n’y a qu’une petite route et du sud de l’île on peut voir les fameuses « seven sisters ».  Cela nous convainc d’aller faire une promenade, au soleil avant de partir, en mode footing. La navigation n’est pas très longue, nous n’allons pas loin sur Donna où Michel a repéré un mouillage très sauvage au fond d' une petite mer intérieure dont l’entrée est très étroite entre deux bordures rocheuses.Un cable enjambe le passage d’une rive à l’autre je suis un peu inquiète me rappelant le cable à 21 m qui pendait dans le sud de la Norvège il y a trois ans que nous avions heurté avec le haut du mat heureusement nous avions pu faire marche arrière sans dommage. Cette fois le cable est à 23 m, Michel me rassure et en effet nous passons sans problème.  A l’intérieur un microclimat des prairies où.  nous avons la surprise de voir des vaches paître paisiblement. Nous jetons l’ancre dans un coin resserré où nous serons seul pendant 24h avec la mer, les roches, les sapins et un beau soleil et un aigle des mers que nous pourrons approcher et voir s’envoler  prés du bateau. En quittant notre refuge nous tentons de pêcher pendant quelques minutes  mais sans succès...

L’étape suivante est Sandnessjoen, notre arrivée est saluée par un magnifique coucher de soleil qui rougeoit les sommets et augure du beau temps du lendemain. Dès 10 h nous sommes à l’ouverture de l’office du tourisme situé dans un magnifique bâtiment tout neuf pour y louer des vélos pour atteindre 10 km plus loin le départ de l’excursion pour les Syv Sostre. Les sept soeurs Trolls dont parle la légende, sept belles montagnes. Nous gravirons la deuxième et la troisième reliées par un col, Skjaerdingen 1037m et Tvillingan 980 m. L’ascension se fait en grande partie sur les  grandes dalles lisses de granit d’un très ancien glacier qui descendait jusqu’au niveau de la mer. Aux sommets il y a de grands cairns et un book dans un bidon étanche où les trailers qui font les 7 sommets dans la journée notent leur heure de passage. Nous serons au premier sommet avec un jeune norvégien qui a commencé à 7 heure le matin et qui gravit son 5ème, il repart avant nous pour ses deux derniers sommets et nous pour le deuxième! On redescend au col à 700m puis on remonte au  sommet suivant. Splendide journée, qui se termine par  un bain dans une petite piscine naturelle sur le torrent à la descente et le retour en vélo, nous rentrons bien fatigués…mais ravis. A l’aller en juin nous n’avions pas pu voir les sommets des Seven Sisters . Nous allons rendre les vélos et faire deux trois courses, les supermarchés sont ouverts jusqu’à 22h ou 23h.

Les Seven Sisters:

Vue du col sur les montagnes intérieures