Étape de Faial à Flores

Dernière étape aux Açores, Flores est à 133 miles ( environ 220 km) en mer il faut compter entre 22h et 30h de navigation en fonction du vent.
On a un peu de mal à quitter Horta, cette petite ville mythique pour les navigateurs, envahie par les touristes en juillet/août, distille néanmoins son attrait îlien. Açorien et chaleureux goutte à goutte et stopper la perfusion est sensible
Nous larguons les amarres à 19h, longeons la côte sud ouest de Faial éclairée par le soleil descendu du ciel. Il y a de belles falaises surplombées par un relief vertement élevé, le Cabeco Gordo culmine à 1043m sur le bord du cratère quelques hameaux disséminés sur ses flancs. Magnifique et majestueux, l'immémorial gardien de la pointa do Castelo Branco veille sur notre passage avant de se fondre dans la nuit, restant, de nos jours, quand même signalé par trois petits feux rouges en triangle sur son dos.
Cap à l'ouest vent arrière, nous tirons pendant la nuit deux grands bords de largue. La mer est calme et le ciel étoilé. Je dors presque toute la nuit dans la cabine, l' atmosphère très paisible. Michel dort dans le cokpit pour surveiller la mer d'un œil !
La nostalgie légère de la présence encore forte de la petite famille nous accompagne joyeusement. Les sourires ronds et pleins, les rires et la sérénité de Laure, fête ses 8 mois à bord et manifeste un contentement réjouissant de se sentir compétente pour se mettre à 4 pattes, commencer à se déplacer, pour attraper les jeux et les tourner dans tous les sens...la vitalité exubérante, tendre et volontaire de Flavie toujours partante pour tout, naviguer, regarder la mer, se baigner, nager, se promener, jouer, chanter, lire des histoires, aller à la plage et faire des châteaux, manger ...l'attention toute maternelle et vigilante de Christelle et l'enthousiasme débordant et aimant de Guillaume pour tout et tout le monde,
Après la nuit en mer et un solide petit déjeuner, nous devisons agréablement dans le cokpit quand un bruit insolite nous surprend ... Qu'est ce que c'est? On dirait quelque chose qui se dégonfle ...on ne voit rien de suspect à bord ! Ah, peut-être un cétacé qui se signale ?...et oui, elle est là, à quelques encablures dans notre sillage. On voit d'abord son geyser, puis sa queue, puis son dos, elle est immense, lente, calme. Elle refait un rond hors de l'eau puis on ne la voit plus...
Belle traversée, vent portant, soleil qui recharge les microscopiques panneaux solaires de nos cellules...on reprend sa méditation ... Laisser se déposer les troubles en suspension dans l'eau de notre être. Après le traitement des peurs ce qui vient sont les petits manques de la terre à discerner, nommer et laisser se déliter!  Après une belle nuit et  matinée à tirer des bords de largue vers 15 h le vent mollit et nous roulons le génois. Un bon bain en eau profonde. Nous avons franchi la faille qui sépare les plaques continentales. Ensuite moteur, le soir Je vais dormir à L'avant du bateau, l'air  est très doux, là lune se lève et les premières étoiles ... Nous arrivons à minuit et jetons l'ancre au pied de falaises dans une minuscule baie à côté du port, très bien abritée, près de la plage , vive le dériveur ! 

- [ ]

Comments

[Jonathan]

Félicitations grands navigateurs! J'ai suivi vos aventure avec ce que Gaud m'a partagé de ces nouvelles et par vos photos. Je vous souhaite du vent dans les voiles et une mer tranquille lors du dernier pan de votre traversée. Deux silhouettes se dessineront sur la côte pour vous accueillir à votre arrivé sur ce nouveau continent. Je suis excité de vous rejoindre dans l'est de ouest et de faire le tour de la péninsule à bord de cette Gazelle d'Or. À tout prochainement,

Jonathan