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22 septembre 2017

DE FAIAL A TERCEIRA par SAO GEORGE

 

Dans une nouvelle fenêtreAçores 

Faial...le jeudi 17 aout 

La première journee à Horta sera sous le signe du repos. Aprés un  bain à la plage de Porto Pim,une glace chez Peter Café la sieste est incontournable. La piste de bob sleigg de la veille qui nous a propulsé à 8-9 nœuds de Flores à Horta nous a tenus en haleine jusqu'à 3h du matin. Les deux mois  qui viennent de s'écouler furent intensifs et réclamèrent notre vigilance constante. Le convoyage découverte du sud du golf du St Laurent de la Gaspésie à Cap Breton en passant par l'île du Prince Édouard, le Nouveau Brunswick, la Nouvelle Écosse et jusqu'à Terre Neuve fut époustouflant. Vingt-sept escales en vingt-neuf jours au milieu de paysages  beaux à couper le souffle et dont la puissance énergétique requiert toute notre attention. La magnificence de cette nature sauvage sollicite notre obligeance, comme devant un monarque absolu la vénérer s'impose et l'aimantation qu'elle exerce sur nous oriente nos forces vers sa contemplation dans laquelle notre personne disparait. C'est délicieux de n'être plus que fétu de paille dans cet environnement grandiose, de n'être presque plus rien en comparaison de cette immensité dont  la proximité sans filtre nous saisit et nous dilue. Et c'est en même temps difficile car dans la vie courante  à terre nous sommes rassurés par l'existence de notre personne dont tous les miroirs sociaux nous renvoient l'image. Bien sûr pendant quelques semaines en mer  la perte de ces images est brève mais suffisante pour que parfois nous nous tournions comme à la recherche de nous même. De plus une transat est  encore une navigation nouvelle pour nous qui réclame nos forces dans le combat pour surmonter les peurs et développer l'adaptatibilité nécéssaire à cet univers marin si différent de celui de la terre. L'élément eau est  toujours mouvant, pénétrable et insondable, proche et lointain, proche par la vie qu'il apporte, les bons bains et lointain tant il ne permettrait notre survie en son sein que quelques heures. Un de nos objectifs était d'être à temps au rendez vous à Horta avec notre fille et son bébé. Nous y sommes et la pression retombe. 

Le soir balade tranquille dans Horta ville mythique des croisiéristes à la voile et coureurs au large. Ses longs quais sont accueillants, où s'alignent les  blasons peints par les équipages de tous les bateaux  venus s'assoupir sur ses flancs le temps d'une escale, d'un séjour ou même d'un hivernage. Ces bateaux qui viennent et reviennent à Horta comme en pèlerinage,pour se ressourcer là où sont venus les premiers voiliers plaisir et amour de la mer de leurs capitaines Moitessier, Slocum, Tabarly ...Les blasons racontent le bateau, les navigations, les marins

Vendredi l'équipage est au  poste de propreté et d'entretien. Lessives, nettoyage des  cabines et toilettes arrières, et surtout démontage des cloisons du cabinet de toilette avant pour sortir et vérifier l'écoulement du lave linge qui ne répond pas à la demande de vidange. Ce gros travail est assuré par Michel qui vérifie tout et après ... ça marche ! Ouf car pour les layettes et langes ce sera bien utile. Le remontage des cloisons  est un vrai casse tête chinois ...Le soir nous fêtons ça chez Genuino, généreux, attentif. Il est le seul navigateur Açorien à avoir accompli deux fois le tour du monde avec son voilier, Hemingway,  en 2002 et 2011. Il a ensuite ouvert un excellent petit restaurant où par la décoration de pavillons, tee-shirts et souvenirs de tous les pays accostés, par le livre récit-photos qu'il met à la disposition des clients,  il partage volontiers son expérience avec classe et discrétion. Communier à un délicieux repas de thon grillé et un exquis dessert de gâteau au chocolat , crème glacé et crumble nous met en joie quand un sublime  concert de Fado couronne le tout. Trois musiciens guitares et mandoline accompagnent trois chanteuses magnifiques et vouée à ces chants et tous nous régalent l'oreille et l'âme. Nous remercions chaleureusement Genuino et lui achetons le disque de Fado composé pas ses amis pour lui, à son tour il offre son teeshirt à Michel qui très fier va le porter trois jours durant ... 

 Samedi nous finissons les rangements de La Gazelle et quelques courses  . Après un long bain mérité à Porto Pim nous grimpons sur la presqu'île jusqu'à la petite chapelle et la vue sur le cratère au Sud. 

Dimanche 20 aout . Le Tour de l'île en scooter nous fait longer la côte ouest jusqu' aux trois Capelinhos. Collines lunaires de roches et de sable formées lors de la dernière explosion volcanique en 1957 elles baignent dans l'eau bleue. La plus à l'Est représente un splendide SPHYNX. Je reste longtemps estomaquée et émerveillée devant ce prodige. Et je répète béatement que c'est miraculeux un SPHYNX ressurgi des entrailles de la terre ici quand on imagine que les Açores sont les restes de l'Atlantide et que les atlantes étaient les pharaons ! Sur le retour par la côte nord nous haltons brièvement à Norte Grande où les chants de l'église ouverte et pleine à craquer nous appellent. L'assemblée célèbre la nomination d'une jeune femme peut être au poste de diacre ? 

Lundi grand jour, la bruine complique un peu nos préparatifs. Avant de rendre le scooter, au marché nous trouvons des figues, des bananes, un ananas, des oranges, des concombres, des kiwis, des confitures...et au supermarché Continent le renouvellement d'épicerie. L'avion arrive à 16h45 nous avons le temps de faire le lit, finir des petites réparations, préparer le dîner, des montécaos et ensuite de prendre un rapide déjeuner quand un avion passe au dessus de nos têtes...affolement c'est sûrement l'avion de Lisbonne ce n'est pas 16h45 mais 15h45 l'arrivée ! Michel, on y sera pas! C'est pour cela que notre voisin qui rentre en avion est déjà parti! On laisse tout en plan et on fait un sprint jusqu'à la station...heureusement un taxi est là, " à l'aéroport s;il vous plaît, vite merci"  !  Horta est une petite ville mais il pleut et quelques ralentissements me font bouillir. Notre fille compte sur nous à la descente de l'avion pour prendre le bébé pendant qu'elle récupère ses bagages...  le temps qu'il faut pour installer les passerelles avant l'ouverture des portes nous en donne un peu...L'aéroport nous avait paru loin lorsqu'on est passé en scooter mais là il me paraît à l'autre bout de l'île...Enfin 1/4 d'heure plus tard on y est, vite aux arrivées....déjà plus personne... je suis désolée... quand on comprend que le vol n'était pas celui de la compagnie aérienne attendue, celui de notre fille arrive à 16h 30 annoncé avec 1/4 d'heure d'avance ...au moins nous serons  là ...La joie est là de les appercevoir descendre de l'avion, par contre on ne les voit pas dans le hall et il faudra attendre que les bagages soient livrés pour voir surgir des portes automatiques les précieuses voyageuses ...

Quand Éléanor arrive elle magnétise l'attention. Le bleu regard attentif et présent qu'elle pose sur nous aimante le notre en retour. À trois mois son observation douce et tranquille de tout ce et ceux qui l'entourent est édifiante...Avec une grande joie nous l'accueillons avec sa Maman sur La Gazelle qui sort son bimini pour les protéger de la pluie venue saluer leur arrivée. Mais qu'importe il est  bon d'arriver. Deux fois deux heures trente d'avion par Lisbonne c'est déjà un grand voyage. Le regard bleu s'éclaire et devient tout sourire. La petite mousse s'amarine tout de suite, nourrie par sa Maman elle dort hyper bien sur la couchette de la cabine arrière. 

Mardi il fait meilleur temps, nous sommes fiers de présenter  la ville le matin et l'après midi la plage où  notre matelote fait la sieste et nous un peu de natation suivie d'une douche; De retour à bord c'est le tour  d'Éleanor de prendre un bain dans le petit bateau en plastique sur la table du carré, qu'est ce que  ça lui plait ! Puis nous avons le temps de  céder  aux usages en peignant sur le quai une belle Gazelle d'or sur fond argent, signant ainsi son  passage à Horta en 2016 et 2017

Mercredi départ pour Saô George où rattrapant Manara nous prenons un mouillage devant le port. Le site est très beau et tout le monde va prendre un long bain. Avec Michel nous nageons jusqu'au voilier de Jeanluc et Nicole pour les inviter avec le fils de Nicole, Grégory, à l'apéro préféré des québécois : les  nachos.

Lendemain nous rendons visite à Saô George. A Velas nous passons devant l'énorme dragon qui flotte dans un bassin devant l'église, le fameux dragon de st Georges... Dans une rue plus haut une agence de location dispose d'une voiture  et nous sommes contents de nous mettre en route pour les hauts plateaux de l'île célèbres pour leur verdure, leurs pâturages, leurs fromages et ...leurs  nuages ...Ce qui nous valut d'ailleurs de nous perdre dans le brouillard sur les petites routes et nous retrouver au bout de l'île à la recherche de Michel parti faire un trail à l'invitation un peu pressante de  Jean Luc. En effet  nous avons croisé  à deux ou trois reprises " par hasard " l'équipage de Manara et encore deux fois, plus tard, à Terceira. 

Vendredi la Navigation pour Terceira est agréable  au portant, notre moussaillonne fait paisiblement la sieste dans le cockpit. La soirée approche et nous décidons de mouiller devant Angra de Heroismo pour la nuit nous offrant ainsi un long bain le soir et le matin jusqu'à la plage. 

Samedi nous mettons le Cap sur Praia de Vittoria, une bonne navigation au prés dans une mer un peu hachée nous fait dépasser le port de Praia avant de virer pour, sur le bord suivant, entrer dans la baie et dans la marina où arrive le soir le père d' Éléanor ...déjà avant l'atterrissage de l' avion après son bain elle nous a fait des discours sérieux et persuasifs sur tout ce qu'elle ressentait. Le soir elle  a tout répété à son papa pour célébrer les retrouvailles. La petite famille est heureuse d'être réunie Nous sommes bien au ponton extérieur de ce petit port charmant. Le diner est sympathique et convivial, nous sommes ravis d'aller ensuite dormir ...Par contre... on savait qu'il fallait absolument éviter la première semaine d'août pour cause de festivités bruyantes toute la nuit, maintenant nous savons qu'il faut aussi fuir Praia les vendredis et samedis soirs d'été, les bars dansants ouvrant tout grand leurs portes sur la mer. Moins fatigués nous serions aller danser avec eux mais la vie en mer et le nomadisme absorbe presque toute notre énergie ....

Dimanche retour à Angra, au port cette fois et visite de la très jolie ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco ...renseignements pris nous demandons à un taxi de nous amener dans le petit port de pêche du village voisin mais le restaurant" victime " de son succes est bondé et avec le petit bébé nous ne pouvons nous permettre d'attendre qu'une table se libère...le temps de voir le soleil se coucher derriere les hauteurs nous cherchons une autre adresse et un petit restaurant de poissons et fruits de mer en retrait près de l'église nous accueille. Nous réfléchissons a notre programme. prenons nous le temps de visiter les Açores au risque d'avoir ensuite de moins bonnes conditions pour la traversée vers l'Espagne?  où misons nous sur le confort en partant plus tôt dans des conditions correctes? Ce n'est pas clair la météo n'étant pas si clémente car les vents soufflent d'est où nous allons. Michel demande conseil a notre routeur préféré qui est septique par rapport à l'option départ dès que nous sommes prêts, car ce sera une petite semaine de prés ! Attendez dit il j'appelle mon copain qui a un logiciel de routage et on en reparle ... Une heure plus tard il nous rappelle, ça y est j'ai trouvé ! il suffit que vous partiez demain matin vous faites du Nord pendant 24 h, vous passez au dessus de la dorsale et là vous trouvez du portant jusqu'à l'arrivée...Aussitôt nous téléchargeons le logiciel Wicks, quelle joie pour Michel aprés quelques temps de recherche de trouver à son tour notre routage bien détaillé pour la semaine de mer. Nous sommes bien reconnaissants envers notre routeur futé pour cette information précieuse, qui va s'averrer extrêmement précise, juste et efficace. En effet en 24 h au moteur entrecoupé de petit moments de voile au portant , nous atteignons le nord de la dorsale et c'est parti pour 6 jours de spinaker le jour et de plein génois vent de travers la nuit. Ce rythme régulier nous laisse le temps jouer avec notre moussaillonne, de lire, discuter, contempler 

Pardonnez le style d'écriture parlé car j'ai rédigé cet article pendant un quart de nuit pendant la traversée entre les Açores et l'Espagne

Actuellement nous sommes rentrés en Loire Atlantique après une navigation un peu musclée dans le golfe de Gascogne que je raconterai plus tard 

je reprends le travail lundi 25 septembre a mon cabinet Bd Schuman...

suite des aventures bientôt ...

 

 

 
 
 
 
 
 
 
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Commentaires
U
BRAVO! C´est toujours avec autant de plaisir mêlé à de l´admiration et un brin de jalousie que l´on vous suit au gré des articles et des photos. On vous sent habité d´un panache nautique, réconciliateur, altruiste, initiatique et audacieux. Continuez !
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M
Atterrissage,ou A terre hisse sage........<br /> <br /> Après un peu plus de trois mois de voyage, et venant juste de remettre "notre sac à terre" comme disent les marins, il est encore difficile d'avoir du recul pour tirer un bilan de cette navigation. Je formulerai donc quelques impressions.....<br /> <br /> La navigation a été plus paisible cette année : nous avions fixé notre programme et savions que nous ramenions le bateau en France, la partie délicate du voyage (cf le St Laurent) nous était familière, la préparation du bateau à Quebec pour sa remise à l'eau a été menée en étroite collaboration Anne et moi et on se retrouvait donc également impliqués pour cette nouvelle aventure.Les premières escales furent l'objet de retrouvailles programmées depuis l'an dernier et chaque rencontre fut très riche sur le plan humain.<br /> <br /> L'escale de Cap des Rosiers , tant attendue, permit de faire la connaissance de Pierrette et Mario , avec la curieuse impression de retrouver de vieux amis tant leur faculté de communication est grande.<br /> <br /> L'alternance de navigations paisible et ensoleillée sur la partie sud de l'embouchure du fleuve et de paysages vraiment grandioses sur la cote sud de Terre Neuve nous tint en haleine quotidiennement.<br /> <br /> L'escale de Saint Pierre, carrefour des deux mondes, fut l'objet des derniers préparatifs pour la traversée . Une fois de plus, l'objectif réclamait une attention et une cohésion totales entre nous , sur un objectif commun, et ce fut le cas.<br /> <br /> Je comprenais le stresse d'Anne à la tombée de la nuit le premier soir de la traversée , ayant eu , oh combien de fois , cet espèce de nœud à la gorge lors de traversées passées . Curieusement, cette fois, ce n'était pas le cas . Je sentais une forme de justesse dans nos choix et donc une confiance accrue dans le bon déroulement du voyage..<br /> <br /> Les Açores, déjà l'Europe, avec son climat si favorable , signifiaient la fin du périple à deux et l'accueil de notre petite fille de 3 mois Eléanor . Son séjour d'un mois à notre bord dans une proximité totale fut l'occasion de faire connaissance et d'apprécier ses progrès quotidiens. Les échanges avec ses parents Guillaume et Marie Alice, privilégiés par notre environnement à hui clos furent très riches.<br /> <br /> L'aide de Guillaume C. au soir du départ de Angra de Héroismo qui nous communiqua l'adresse d'un site de routage météo fut un facteur vraiment appréciable car il nous permis de prendre une trajectoire beaucoup plus confortable pour notre retour vers l'Espagne. <br /> <br /> Ce même logiciel de routage nous confortera dans notre traversée du Golfe de Gascogne, opérée dans des conditions musclées où la Gazelle fit le gros dos au prix de contorsions musclées.....Mais l'équipage tint bon !!!!avec un peu de fatigue tout de même.....<br /> <br /> L'arrivée en Bretagne Sud , notre jardin, permit de retrouver physiquement nos petites filles Flavie et Laure qui avaient tant changé , et leurs parents Guillaume et Christelle ainsi que Jean Baptiste et Laurence qui passèrent à Pornichet nous saluer.<br /> <br /> Aujourd'hui,la Gazelle ayant retrouvé son ber à Cordemais depuis hier, je repense à ce voyage de trois mois vécu pleinement sans pouvoir s'échapper dans des artifices de communication modernes qui nous font vivre par procuration......Ce fut une expérience de couple très forte, différente des années précédente car avec encore un peu plus de compréhension et d'acceptation de la personnalité d'Anne si riche et si vive.Nous étions aidés par un environnement "naturel" non dénaturé par la main de l'homme, grandiose et en perpétuel changement,Les rencontres , toujours très riches, avaient pour point commun de nous faire entrer en communication avec des personnes qui vivent près de la mer, ou sur la mer et cela nous faisait nous comprendre immédiatement dans un respect mutuel.<br /> <br /> Cette forme de dépouillement, d'insécurité parfois, et de découvertes quotidiennes font l'intérêt de ce voyage.<br /> <br /> A la veille d'élaborer d'autre projets, je reprendrai en conclusion cette phrase:"il faut rêver très haut pour ne pas réaliser trop bas"......C'est un peu ce qui nous habite......<br /> <br /> Michel
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A
Bravo, vous avez encore réussi un bel exploit et merci de votre récit, qui nous tenait en haleine constante, avec un peu d'inquiétude, sans cesse déjouée...jusqu'à cet atterrissage, vers de nouvelles aventures, d'une autre nature...On vous embrasse.<br /> <br /> Antoine et Valérie
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