Hustadvika

Le passage Hustadvika est dangereux c’est écrit dans les guides à plusieurs reprises mais comme l’aller s’était bien passé on ne le redoutait plus…erreur d’initié! Toujours être vigilant en mer sinon elle se rappelle à nous, depuis plus d’une semaine le beau temps nous faisait nous sentir en vacances et nous flânions un peu d’ile en ile et de ville en ville  

Jeudi 13 la météo s’est améliorée et nous avons mis le cap sur Hustadvika à 15 milles ne voulant pas être trop ambitieux pour une navigation au prés serré. Nous sommes partis toutes voiles dehors vent de face 15 noeuds qui a molli au bout de 2h et nous avons démarré le moteur pendant 1h puis le vent remontant 8, 10,  12 noeuds on renvoie le génois, on faisait la route la plus directe et donc prés des ilots rocheux et des brisants qui jalonnent la mer dans ces endroits là, quand tout d’un coup sous un nuage un grain s’abat et le vent monte à 41 noeuds en quelques minutes, il ne nous est jamais arrivé d’avoir le génois entièrement sorti par 40 noeuds de vent la rafale a couché le bateau, on se précipite pour choquer des écoutes de grand voile et de génois et il faut le rentrer mais avec cette puissance de vent il fouette l’air de toute sa vigueur et l’écoute de tribord s’emmêle avec celle de bâbord, Michel winch le plus vite qu’il peut mais la prise au vent du génois entier est telle que c’est très dur, il met 5 bonnes minutes qui paraissent longues à le rouler, puis on prend deux ris dans la grand voile, à ce moment Michel aperçoit des déferlantes devant nous à quelques encablures car pendant ces manoeuvres notre vitesse a chuté et on dérive vers les roches. Bon là il n’est pas dur de corriger en abattant un peu on va vers le large puis on envoie la trinquette pour relancer la Gazelle. Dans le gros temps dans une mer formée l’important est de trouver le juste rapport entre surface de toile et force du vent pour que le bateau taille sa route dans la mer, alors il trouve son équilibre.   On a pu avancer comme ça sous deux ris, trinquette en tirant des bords pendant 3heures pour atteindre le chenal d’entrée au petit port de Hustadvika. A ce moment là nous étions déjà un peu à l’abri de la houle par des ilôts situés au sud du chenal et le soleil est sorti pour notre arrivée. Le ponton visiteur était occupé par un grand voilier et au début nous avons craint qu’il n’y aie pas de place car ce voilier était entre deux pontons et le deuxième ponton fermé par une corde. Puis nous avons observé qu’il y avait plus loin un autre petit ponton avec d’un côté trois petites vedettes de pêche promenade, l’autre côté par chance est libre…C’est formidable comme il y a toujours une place libre quelque part…grâce aux nombreux pontons et quais privés et au développement de ports de plaisance pour les bateaux locaux. 

Bien amarré bout au vent, j’ai le temps de recoudre la fermeture éclair du lazy bag qui s’est abimée pendant la prise de ris, avant de vite rentrer dans le carré car il ne fait plus beau …et nous avons enfin le loisir d’appeler Gaud pour son anniversaire…elle a bien raison de s’offrir pour l’occasion la nature, la montagne, elle campe prés d’un col dans les Alpes avec Héloïse après une journée de grimpe, joyeux anniversaire. Elles le refêteront avec Jo, et ceux de Maria et Guillaume samedi au bord du lac d’Annecy, et avec Éléanor